L’avis de l’agent Parc : Clovis des Causses du Quercy

Il n’y aurait donc personne en hiver dans les Causses du Quercy ? Rien n’est moins sûr ! Le programme proposé lors de la résidence Super Rural à Saint-Martin-Labouval a permis de rompre le « silence hivernal » et de faire se retrouver les habitants du causse et de la vallée autour d’un verre, d’un itinéraire, d’un ciné-débat…

Le week-end eut ses adeptes. Certains des participants à la soirée de lancement du vendredi chaussèrent leurs chaussures pour la balade du samedi, et les randonneurs du samedi se levèrent pour le ciné-débat du dimanche matin. Occasion de tirer des fils et de, peut-être, commencer à faire bouger des lignes auprès de la population : remise en question des formes contemporaines de l’habitat, réinvestissement de locaux inutilisés, réinvention des déplacements de proximité, repositionnement vis-à-vis du tourisme, remise au goût du jour de l’histoire communale, renforcement du vivre-ensemble…

L’événement fut la preuve que des temps de rencontres et de partage ambitieux pouvaient trouver leur public dans une commune rurale de moins de 200 habitants – résidences secondaires comprises – et que de ces rencontres pouvaient naître des envies de réfléchir et de se saisir des enjeux qui, aujourd’hui ou demain touchent ou toucheront le monde rural. Bien qu’ayant ses limites propres, l’exercice de la résidence permet en bousculant les habitudes et les acquis de se projeter autrement sur un village.

Ce temps fort a été grandement facilité par une importante mobilisation amont des élus municipaux qui ont participé à la co-construction du programme avec l’équipe de résidence et le Parc, et réalisé un important travail de diffusion de ce programme localement. Autre élément primordial, l’approche conviviale revendiquée tout au long du week-end a facilité la diversité et la qualité des échanges, mais aussi la participation et l’inclusion de chacun. Le beau temps a fait le reste.

La mémoire de ce temps fort, qui sera notamment restituée les 4 et 5 octobre dans la BD qui sera dessinée et les goguettes que chanteront les habitants, sera un premier vecteur pour des actions concrètes que chacun pourra ensuite mettre en place en fonction de son statut : est-ce que demain, une fois la voie verte aménagée, les familles de la vallée emmèneront leurs enfants à vélo à l’école de la commune d’à côté ? Est-ce que sur le causse, sous l’impulsion du voisinage, les repas partagés reprendront et s’étendront sur la période hivernale ? Est-ce que, dès l’arrivée du printemps, les associations investiront le bâtiment communal vacant afin d’enrichir les festivités annuelles ? Est-ce que des logements de petite taille destinés à des actifs seront parcimonieusement construits dans le centre-bourg ?

Habillée d’orange fluo et de doré, il semblerait que la salle voûtée – QG de la résidence située au centre de la commune – n’ait jamais été aussi accueillante que durant ces quelques jours. Cette première ne demande qu’à être reconduite et le Parc continuera à accompagner sur le long terme cette dynamique naissante.

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